
« Nous allons créer la plus grande centrale électrique virtuelle du monde. » Jay Weatherhill, Premier ministre de l’Australie-Méridionale, a de quoi se féliciter. Le 4 février, dans un communiqué de presse, il a annoncé la signature d’un accord avec Tesla afin que des panneaux solaires reliés à des batteries soient installés sur pas moins de 50 000 toits de la région. Ce vaste réseau énergétique, qui s’apparente à une centrale virtuelle, produira en permanence 250 mégawatts, de quoi sevrer peu à peu la région de sa dépendance aux énergies fossiles. Et si placer le foyer au cœur de la transition énergétique devenait le fer de lance de celles des villes européennes, et pourquoi pas françaises ?
Un constat amer
Les bâtiments polluent. Et pas qu’un peu. Comme en atteste le gouvernement français, « en 2015, la consommation d’électricité du secteur résidentiel représentait près du tiers de la consommation finale d’énergie. En 25 ans, elle a augmenté de 50 %. » À l’échelle européenne, il ne s’agit pas du tiers mais du quart, écrit Eurostat. C’est moins que l’industrie et les transports, certes, mais il serait bon d’y tenter une approche énergétique plus verte, à l’instar de ces deux autres secteurs.
Les BEPOS, lueur d’espoir
L’acronyme BEPOS, pour « bâtiments à énergie positive », est encore assez flou. Même l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, l’ADEME, n’en donne qu’une définition cryptique, en expliquant qu’ « aucune réglementation ne précise le champ opérationnel des bâtiments à énergie positive (BEPOS). On peut néanmoins les définir ainsi : ce sont des bâtiments qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment pour leurfonctionnement. » Pour le moment, la France n’en compte que 437 sur son territoire, tous recensés sur le site de l’Observatoire BBC. Mais à compter de 2020, la réglementation thermique l’ordonne : tous les bâtiments neufs devront être des BEPOS.
Sauver les meubles
Les BEPOS pourraient jouer un rôle important dans la transition énergétique. Car comme le font savoir les experts du site Connaissance des Énergies, l’énergie complémentaire récoltée par ces infrastructures « peut être soit stockée afin d’être consommée ultérieurement, soit réinjectée au réseau électrique pour être revendue. » Cela signifie que les habitants pourraient notamment s’en servir afin de pallier aux jours nuageux – pour le solaire – et les jours sans vent – pour l’éolien. Et qui sait, cette énergie pourra également servir à recharger le véhicule électrique du proprio ?
Pas de Tesla à l’horizon, mais Centrales Next
Bien sûr, l’hypothèse d’un tel réseau de bâtiments est basée sur la constitution d’une centrale énergétique virtuelle pour les relier. Et si la France ne bénéficie pas (encore ?) des gigantesques infrastructures d’Elon Musk, elle peut d’ores et déjà compter sur Centrales Next, la première centrale virtuelle de l’hexagone. Celle-ci permet notamment d’ajuster la production d’une source d’énergie renouvelable fiable, comme l’hydraulique, lorsque le solaire ou l’éolien sont plus faibles que prévu – à cause de la météo, notamment. Il y a donc quelques raisons d’espérer.